19 avril 2017 Halima

23ème édition du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde

 

 

Le Festival des Musiques Sacrées du Monde revient du 12 au 20 mai 2017 pour une 23ème édition dédiée à l’eau et au sacré. Une programmation pointue et ouverte, engagée écologiquement et synonyme de festivités à travers la ville 9 jours durant.

Pour sa 23ème édition du 12 au 20 mai 2017, le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde célébrera l’eau dans sa dimension sacrée. Il nous promet des moments de musique et de partage mémorables au fil de quatre rendez-vous : les concerts et spectacles autour des musiques sacrées, les Nuits de la Médina, le Forum de Fès, premier événement à prendre place à Al Quaraouyine depuis sa restauration, et le Festival dans la ville, s’offrant au plus grand nombre.

Pour la seconde année consécutive, le festival met à l’honneur une culture : après l’Inde, la Chine au patrimoine millénaire d’une incroyable richesse sera honorée.

Une création d’ouverture prometteuse

La soirée inaugurale du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde donnera le ton de cette 23ème édition qui se veut engagée en faveur du respect de l’environnement, comme le prolongement naturel d’une démarche spirituelle.

Y sera présentée une création sur-mesure mobilisant des artistes venus des quatre coins du monde : Spirit on the Water, imaginée par le directeur artistique Alain Weber et mis en musique par le compositeur et chef d’orchestre Ramzi Aburedwan.

Ce spectacle, dont le titre est emprunté à une chanson mythique de Bob Dylan, porte un regard sur l’eau comme source de vie. Sa mise en scène et sa narration musicale se veulent contemporaines et « organiques » !

On y retrouvera un grand orchestre et des emprunts à différentes traditions, mais leur alliance sera guidée par l’esprit de la nature. Onomatopées, bruissements et clapotis, hululements et chants de baleine nous feront osciller entre songe aquatique et vision apocalyptique. En somme, une nouvelle symphonie dédiée à la vie !

Le mapping, animation visuelle projetée sur les murailles de Bab Al Makina, proposera un voyage dans le temps jusqu’à l’origine d’une humanité responsable de sa propre mise en péril.

Spirit on the Water ouvre avec éclat une programmation inspirée par l’eau et l’amour de la nature, et ponctuée par la liesse du flamenco, l’esprit de fête inhérent aux patrimoines insulaires, la magie de créations originales et de toutes sortes de surprises…

« Cette 23ème édition sera ainsi placée sous le signe de l’eau entendue comme source de vie et d’inspiration irriguant tour à tour le corps et l’âme. Tout sauf anodin, ce choix répond à la nécessité de sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques écologiques qui travaillent la planète et dont dépend le sort même de l’humanité. Souvenons nous que la COP22, ayant eu lieu à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, a mis l’emphase sur l’eau comme enjeu primordial, certains chercheurs affirmant que les écosystèmes pourraient connaître un effondrement total et irréversible d’ici 2100 » précise Abderrafih Zouitene, Président de la Fondation Esprit de Fès et du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde.

Des concerts et des créations de tous horizons

Comme à l’accoutumée, le Festival de Fès des Musiques sacrées du Monde mise sur une programmation articulant excellence artistique, humanisme et quête spirituelle. La musique et les arts en général sont bien ce « supplément d’âme » indispensable au quotidien et au monde, mais ils peuvent aussi être une invitation ferme à l’engagement. Le bon sens écologique, la conscience de notre interdépendance, l’amour de la terre et de ses fruits seront largement encouragés par cette édition.

Entre les concerts intimistes de l’après-midi, les spectacles immanquables de Bab Al Makina ou encore moments précieux au cœur de la médina Fès, les festivités se multiplient mais sans jamais se ressembler !

Le samedi 13 mai, de l’Egypte à la Chine en passant par la France, les festivaliers vivront un tourbillon de sensations. Lingling Yu, virtuose chinoise qui maîtrise à fois le ehru (violon) et le pipa (luth) proposera un concert de résonances subtiles et limpides au Riad Bensouda à partir de 19h, avant de laisser place à l’Opéra Wu du Zhejiang qui présentera une pièce magistrale autour des légendes d’eau à Bab Al Makina. Un répertoire éblouissant et acrobatique sous le ciel étoilé de Fès.

Le dimanche 14 mai au Jardin Jnan Sbil à 16h30, ce sera au tour de Marlui Miranda de nous enchanter. Cette Brésilienne puise dans ses origines indigènes pour raconter un monde profond et harmonieux relié à la musique de la nature. La soirée sera riche de couleurs et de rythmes puisqu’à Bab Al Makina, Songhai fera le lien entre l’Andalousie gitane et la tradition Mandingue du Mali. Ce projet culte réunissant les guitaristes Carmona et le joueur de harpe-kora malien Toumani Diabaté promet le meilleur.

Le lundi 15 mai, Salman Al Ammari, chanteur koweitien et joueur de oud, spécialiste du fann el bahar et homme de savoir fera le bonheur des rendez-vous de l’après-midi avec un concert surprenant au Jardin Jnan Sbil à 16h30. La soirée se prolongera avec un concert dédié aux racines du blues et ses résonances contemporaines à la Salle de la Préfecture avec le génial guitariste américain Eric Bibb. On ne saurait également trop conseiller l’immersion offerte par la création « transmédia » Hibridos. Dans le cocon du Complexe culturel Sidi Mohamed Ben Youssef à 22h, les cinéastes Vincent Moon et Priscilla Telmon présenteront le fruit de leurs explorations. En mixant images et sons en temps réel, le couple nous fera découvrir quelques-uns des rituels afro-descendants du Brésil, ainsi que les divinités reliées à l’eau et célébrées sur cette terre de syncrétisme.

Le mardi 16 mai, l’esprit des fêtes crétoises règnera au Jardin Jnan Sbil à 16h30 avec Stelios Petrakis, jeune musicien plein de verve. Plus tard, nous découvrirons Arestes E S’urtzu Pretistu, un rite antique du village de Sorgono en Sardaigne, ainsi que la créativité du groupe irlandais Lankum à la Salle de préfecture qui proposera un répertoire folk mêlant chansons caustiques de Dublin, airs traditionnels de danse et pièces de création détonantes. Pendant ce temps à Dar Adiyel, c’est le plus international des Gnaouis, Mehdi Nassouli qui présentera un duo avec Titi Robin plein de blues méditerranéen, avant que ne s’opère le charme de Souad Hassan à Place Boujloud.

Le mercredi 17 mai, nous connaîtrons des moments forts comme cette rencontre avec Yasmine Hamdan, icône de la pop libanaise qui offrira un concert plein d’âme à la Salle de la préfecture. Nous en prendrons également plein la vue au Complexe Culturel Sidi Mohamed Ben Youssef avec le spectacle Dédales réalisé par les explorateurs et cinéastes Vincent Moon et Priscilla Telmon associés aux Hamadcha de Fès.

Le jeudi 18 mai, le compositeur de Cordoue Vicente Amigo, unanimement considéré comme un virtuose de la guitare flamenca contemporaine, fera le bonheur des mélomanes à Bab Al Makina. Une journée qui aura été caractérisée par une autre création commandée par le Festival et présentée au Jardin Jnan Sbil : Gange Amoureux, union de voix venues de France et d’Inde, avec l’ensemble Résonance et la merveilleuse Pelva Naik, prodige du chant savant dhrupad. Aura succédé à cette première le jeu de Claire Zalamansky apportant une couleur résolument ottomane au répertoire judéo-espagnol.

Le vendredi 19 mai mettra à l’honneur la poésie marocaine et celles qui la portent avec Izlan – Chant des femmes du Maroc, un spectacle hommage à la personnalité artistique de la femme traditionnelle, dépositaire bienveillante des secrets de la nature.

La journée de clôture, le samedi 20 mai, s’annonce éclatante avec le multi-instrumentiste marrakchi Aziz Sahmaoui qui présente un projet aux consonances cubaines au Jardin Jnan Sbil et de Cheb Rayan à la Place Boujloud avant de laisser la place à la Diva arabe Magida Al Roumi, façon de clore les concerts de Bab Al Makina de la meilleure des façons possibles.

 

Le Communiqué de presse